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Feux de forêts : Le Maroc sur le front d’un été caniculaire

Feux de forêts : Le Maroc sur le front d’un été caniculaire

Un été 2025 à «haut risque», c’est ce qu’alertait le comité directeur national de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêts lors d’une réunion tenue en mai dernier. 

En effet, cette analyse anticipative s’est avérée fondée, car de plus en plus d’incendies de forêts sont déclarés durant cette saison estivale dans certaines zones du Royaume. Par conséquent, les opérations de lutte contre ce fléau se multiplient.

En effet, bien que le Royaume ait affiché en 2024 un bilan positif, avec une des plus faibles superficies brûlées de toute la Méditerranée, notamment 382 incendies enregistrés soit une baisse de 82 % par rapport à 2023, il n’en reste pas moins exposé à une prolifération d’incendies de forêts. Pour cause, des vents secs de type Chergui et une vague de chaleur extrême frappent plusieurs provinces du Royaume en cette année, amplifiant les départs de feu.

Dans un communiqué publié en juin, l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) avait fait le point sur la situation de cesdits incendies. Du 1er janvier au 20 juin 2025, le Maroc a enregistré 111 incendies avec une superficie totale brûlée de 130 ha. Et vendredi dernier, deux autres se sont déclarés dans le nord du Maroc ravageant environ 8 hectares de forêts. Des alertes émanant de la Direction générale de la météorologie sont émises de façon systématique, avertissant des températures caniculaires pouvant atteindre jusqu’à 48 °C.

De ce fait, en termes de prévention, le gouvernement a mobilisé une enveloppe de 160 millions de dirhams destinée à renforcer les dispositifs de lutte contre les feux de forêts durant cet été. Cette enveloppe servirait à renforcer les moyens d’intervention rapide, développer les patrouilles de surveillance, aménager des points d’eau et entretenir les pistes forestières.

L’ANEF a également produit, par le biais de ses modèles scientifiques de prédiction, des cartes qui identifient avec précision les zones à risque sur l’ensemble du territoire national. Les provinces de Tanger-Assilah, Ouezzane, Larache, Chefchaouen, Taza, Taounate, Al Hoceima, Kénitra, Béni Mellal, Azilal, Skhirate-Témara, Salé, Rabat et Khémisset, sont les plus enclines à déclencher des incendies de forêts, en raison de la nature des formations forestières et du niveau de combustibilité et d’inflammabilité extrême qu’on y retrouve.

Pour venir à bout des foyers, les autorités mobilisent des avions bombardiers d’eau de type Canadair pour appuyer les équipes terrestres pour des opérations d’extinction, ce qui permet de limiter les dégâts. «Grâce à la vigilance et aux interventions rapides et coordonnées des services compétents en la matière, tous les incendies ont été maîtrisés», note l'ANEF.

Un danger écologique et sociétal
Les incendies de forêt ont de graves répercussions écologiques, notamment la destruction de la faune et de la flore, la pollution de l'air et de l'eau, la modification des paysages et l'augmentation des risques naturels. Ils contribuent également au changement climatique en libérant des gaz à effet de serre et en réduisant la capacité des forêts à stocker le carbone.

Sur les activités humaines, les incendies peuvent détruire des habitations, des routes, des lignes électriques, etc., causant des pertes économiques importantes. Des risques pour la santé sont également à prendre en compte car les fumées et la pollution atmosphérique peuvent avoir des effets néfastes notamment sur les voies respiratoires. Ainsi, le respect des mesures de prévention élaborées par les autorités compétentes est donc de mise, afin que 2025 s’aligne sur la trajectoire de la réduction des foyers d’incendies dans le Royaume comme cela a été le cas en 2024.

Une responsabilité citoyenne de mise
C’est une question de sécurité publique. Il incombe donc à chaque citoyen d’être informé et sensibilisé sur les risques encourus mais aussi sur les mesures préventives à adopter. Et pour ce faire, des campagnes de sensibilisation sont menées par l’ANEF, tant au niveau des instances éducatives, des riverains des zones forestières et des acteurs œuvrant dans les secteurs ayant trait aux forêts à l’instar des campeurs, des bergers, des randonneurs et des apiculteurs.

 Pour preuve, à l’occasion de la Journée nationale de prévention des incendies célébrée le 21 mai dernier, environ 27 000 élèves et visiteurs dans 240 écoles et 100 forêts urbaines ont été sensibilisés.
L’agence appelle à la plus grande vigilance de la part des citoyens, en particulier dans les zones forestières à risque. Il est ainsi impératif de ne pas allumer de feu en milieu naturel ; de ne pas jeter de mégots ou de déchets inflammables ; de signaler immédiatement toute fumée ou comportement suspect aux autorités locales, aux agents des eaux et forêts ou à la protection civile. À bon entendeur.

Désy M.

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