Le 8 mars focalise toutes les attentions. Les femmes sont à l’honneur, une nouvelle fois, un jour sur 365. Mais c’est un jour important.
Tellement important que j’ai décidé de leur consacrer cette chronique. De peur d’être traité de sexiste.
Oui, depuis que la parole s’est libérée un peu partout dans le monde avec la fameuse affaire Wenstein, le rapport des hommes vis-à-vis des femmes tend à changer.
Ou plutôt a changé. Au point que dans certains pays, un regard un brin appuyé envers une femme ou un geste malencontreux peut valoir des déboires.
Ça, c’est ailleurs. Mais qu’est-ce qui a vraiment changé au Maroc ? Même si l’on conçoit qu’il y a eu de belles avancées, l’affaire Wenstein n’a pas fait bouger certaines lignes. Et cela, à certains égards, peut-être compréhensible.
Car au Maroc, la pudeur, les tabous et les jugements sévères de la société contraignent les femmes au silence, quand bien même elles sont victimes des actes les plus ignobles.
C’est dire qu’ici, même si certaines associations sont bruyantes dans la défense des droits fondamentaux des femmes, la parole n’est pas prête de se libérer. Ce silence, qui encourage l’impunité, autorise malheureusement toutes les dérives. Et, surtout, pousse à la récidive.
Peut-être devrait-on penser à commencer à légiférer sur le harcèlement de rue, devenu le passe-temps pour beaucoup d’hommes.
Cela paraît certes banal pour les auteurs de tels actes, mais c’est particulièrement incommodant, voire traumatisant pour celles qui en sont victimes. Une amende salée pourrait faire l’affaire.
Et vu l’ampleur de ce phénomène au Maroc, le gouvernement n’aura certainement plus besoin d’aller à la chasse aux niches fiscales (sic !). Et c’est tout bénéf pour lui : il pose un acte fort, qui sera salué par les féministes, tout en se remplissant les poches.■
D. W.