La ville de Jerada bouillonne depuis vendredi dernier. La mort de deux personnes dans un puits clandestin d’extraction de charbon a fini par pousser la population à descendre dans la rue pour protester et réclamer de meilleures conditions de vie.
Il faut dire que cette ancienne ville minière, située près d’Oujda, est en quelque sorte sinistrée depuis la fermeture des mines de charbon décidées au début des années 2000, qui a mis sur le carreau plus de 7.000 mineurs. Faute d’autres ressources, les populations ont alors opté pour l’extraction clandestine, au péril de leur vie.
A défaut de leur proposer autre chose, les autorités ont toujours fermé les yeux sur cette pratique. Au nom sûrement d’une certaine paix sociale. Mais, voilà, leur passivité leur revient à la figure tel un boomerang.
Maintenant que la population exprime sa colère, il va falloir apporter des réponses adéquates à ses revendications légitimes. En ayant toujours à l’esprit ce qui s’est passé dernièrement à Al Hoceima. Comme le disait si bien Oscar Wilde, «l’expérience est le nom que l’on donne à ses erreurs».
Donc pas de colmatage pour tempérer les ardeurs des un et des autres, mais plutôt des alternatives concrètes et durables qui permettront aux populations de cette ville, qui se disent «marginalisées», de vivre dignement.■
D. W.