• Une batterie de mesures concrètes à court, moyen et long terme a été annoncée par Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des ports.
Après les résultats en demi-teinte des athlètes marocains aux Jeux olympiques de Paris 2024, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a insisté sur la nécessité d'une nouvelle stratégie pour développer le sport de haut niveau au Maroc. Lors d'une réunion de la Commission de l'enseignement et de la culture à la Chambre des représentants, il a souligné l'importance d'une approche ambitieuse et bien structurée pour répondre aux attentes des Marocains.
Si les résultats de Paris 2024 montrent une légère amélioration par rapport aux Jeux de Tokyo 2020 et de Rio 2016, ils demeurent largement en deçà des attentes. La performance marocaine, malgré quelques points positifs, n’a pas répondu aux espoirs suscités par la brillante prestation de l’équipe nationale de football lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Les Marocains attendaient davantage de médailles et une représentation plus forte dans les disciplines clés.
Le ministre a reconnu que le niveau de compétitivité aux Jeux de Paris était particulièrement élevé, mais a insisté sur le fait que le Maroc doit se doter des moyens nécessaires pour s’y adapter et mieux performer à l’avenir.
Une stratégie basée sur des objectifs clairs et prioritaires
Pour redresser la situation, Benmoussa a proposé une stratégie articulée autour de plusieurs axes. Le premier consiste à établir une planification stratégique par discipline, avec des objectifs clairs. Il s’agit d’identifier les sports où le Maroc a le plus de potentiel, et où les investissements doivent être prioritaires. Cet effort de ciblage permettra de concentrer les ressources sur les sports capables de porter le Maroc sur les podiums mondiaux et olympiques.
En parallèle, le ministre a souligné l’importance d’améliorer le processus de détection des jeunes talents. Cette prospection plus fine, dès le plus jeune âge, est cruciale pour préparer les athlètes de demain. Ce travail devra être accompagné de la mise en place d’un parcours sport-études, qui permettra aux jeunes sportifs de poursuivre leur carrière tout en bénéficiant d’un soutien académique adapté.
Un autre aspect clé de la nouvelle stratégie est le renforcement de l’accompagnement technique et mental des athlètes. Le ministre a mis en avant l’importance de la préparation mentale dans les compétitions de haut niveau, soulignant que les défis psychologiques sont souvent aussi importants que les défis physiques. Un suivi personnalisé, tant sur le plan technique que mental, sera mis en place pour mieux encadrer les athlètes et maximiser leurs performances lors des grands rendez-vous internationaux.
Une approche collaborative et multisectorielle
Benmoussa a également insisté sur la nécessité d’une coordination plus efficace entre les différents acteurs du sport au Maroc. Le ministère, les fédérations sportives, le Comité national olympique et les collectivités territoriales doivent travailler de concert pour mettre en place cette nouvelle stratégie. Chaque institution doit clarifier son rôle dans la formation et l’encadrement des athlètes afin d’éviter les redondances et les pertes d’efficacité.
En réponse à l’intervention du ministre, plusieurs députés ont plaidé pour une meilleure organisation des fédérations sportives, notamment en leur offrant un soutien financier et technique accru. Cela leur permettrait de mieux se préparer aux compétitions et de respecter les normes internationales.
Enfin, un appel a été lancé pour encourager le secteur privé à investir dans le sport de haut niveau. Le ministre et les parlementaires ont souligné l’importance de mécanismes d’incitation pour les entreprises afin qu’elles financent les infrastructures sportives et soutiennent les athlètes. Le sport est perçu comme un secteur à fort potentiel économique, qui pourrait contribuer au développement du pays.
