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Presse et médias: Le SNPM propose une nouvelle convention collective

Presse et médias: Le SNPM propose une nouvelle convention collective

Sous le thème «La convention collective et l'immunisation de la pratique professionnelle», le SNPM a organisé une conférence pour débattre de la nouvelle mouture de la convention collective.

Pour Hanane Rihab, vice-présidente du SNPM, «il s'agit de relancer le projet de la convention collective signée en décembre 2005 et dont plusieurs clauses n'ont pas été respectées par les entreprises de presse». 

Pour plus de proximité et de partage avec les journalistes, 4 conférences seront organisées à Casablanca, Marrakech, Tanger et Rabat. 

Rihab a ajouté que «le projet n'est pas définitif, nous sommes ouverts à toutes les remarques et toutes les suggestions.» Elle a également souligné que les remarques de la Cour des comptes concernant la subvention allouée au secteur et son impact sur l'activité n'ont pas été prises en considération.

Depuis 2005, la subvention a été multipliée par 3 sans pour autant avoir un effet sur l'amélioration des conditions de travail des journalistes. «Pour élaborer cette nouvelle convention collective, nous avons fait appel à des experts du domaine juridique et des médias. Le nouveau texte doit assurer un environnement digne aussi bien pour les journalistes que les entreprises de presse», a rappelé la vice-présidente.

Pour Abdallah Bekkali, président du SNPM, «cette rencontre est très importante. Nous voulons partager avec les journalistes pour qu'ils soient au courant de notre projet qui a  rencontré des contraintes techniques pour sa réalisation. La première convention collective n'était pas à la hauteur des ambitions des professionnels du secteur. Il était prévu une mise à jour de ladite convention tous les 5 ans et l'instauration d'une commission d’évaluation».

S'agissant de l'étude sur le secteur, Bekkali a fait savoir que selon les données recueillies, le coût des salaires des journalistes dans les entreprises de presse est le plus faible par rapport à celui des autres facteurs de production. La moyenne des salaires des journalistes est comprise entre 6.000 et 8.000 DH. Elle est la plus faible comparée aux autres cadres de la société marocaine.

La nouvelle convention collective vise non seulement à encadrer les droits des journalistes mais aussi leurs obligations vis-à-vis des entreprises de presse. 

«Nous allons rechercher les moyens de financement de la nouvelle mouture. Il doit y avoir un lien clair entre la subvention de l'Etat et le respect de la convention collective. Le SNPM doit figurer dans la commission paritaire en charge de la subvention et de son évaluation. Nous étudions la possibilité d'une convention collective pour les radios privées et aussi un statut pour les freelance. La convention collective de 2M doit être étalée vers la SNRT», a indiqué Bekkali.

Mohamed Tarik, professeur de droit social à l'Université Hassan II, a présenté l'étude de l'application de la convention collective sur la base d’une enquête qui a concerné 300 journalistes (48,5% travaillant dans la presse électronique, 38,6% dans la presse écrite et 13% dans l'audiovisuel).

Il en ressort que 55% des personnes interrogées affirment qu'elles ont bénéficié d'une ou de plusieurs clauses de la convention collective.

59% ont assuré avoir obtenu le SMIG fixé par la convention, d’un montant de 5.800 DH. 78% des sondés ont révélé qu'ils ne bénéficient pas du 13ème mois.

Concernant la durée du travail, 34% des entreprises respectent le code du travail, 50% imposent une durée de travail de plus de 44 heures par semaine et 16% fixent un travail de plus de 10 heures par jour. S'agissant du repos hebdomadaire, 2/3 des entreprises le respectent, 20% accordent 2 jours par semaine et 10% aucun jour.

S’agissant des droits sociaux, 75% des personnes interrogées ont affirmé qu'elles sont déclarées à la CNSS, 52% bénéficient de l'AMO et 75% n'ont pas de retraite complémentaire (CIMR). Quant à la formation continue, seuls 20% des sondés en bénéficient.

L'étude a révélé qu'il y a de faibles primes d'encouragement et une faible représentativité syndicale du personnel.

Charaf Jaidani

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