Les autoroutes marocaines sont-elles sûres ? Les agressions par jets de pierres sur les automobilistes, avec les conséquences dramatiques qui peuvent en découler, sont devenues tellement monnaie courant qu’il faut bien se poser la question.
Ce problème est en tout cas tellement grave qu’il s’est invité lundi au Parlement. Interpellé sur le sujet, l’on se doute bien évidemment que le ministre du Transport, Abdelkader Amara, n’allait pas dire autre chose que «les autoroutes du Maroc sont sûres».
Mais il promet tout de même de renforcer les mesures de sécurité, notamment à travers la mise en place de clôtures sur tous les ponts autoroutiers. Ce dispositif sera soutenu par l’installation de caméras de surveillance, en commençant par les zones à grands risques, pour identifier les individus auteurs d'actes malsains et dont la plupart, indique-t-il, se trouvent sous l'emprise de la drogue.
Amara dédouane tout autant la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM), puisque, rappelle-t-il, ces ponts ne sont pas sous sa responsabilité, même si elle procède régulièrement à la réparation des clôtures dégradées.
Devant les parlementaires, le ministre a aussi fait une annonce… majeure : une Commission nationale regroupant tous les départements concernés planche sur ce problème.
Les citoyens sont maintenant habitués : à chaque problème, sa Commission.
Mais il faut espérer que celle-ci ne se limite à une clause de style, eu égard à la gravité de la situation : une affaire d'agression par jet de pierres a entrainé, le 7 avril, le décès d'une automobiliste sur le tronçon autoroutier reliant Sidi Allal El Bahraoui à Tiflet. Les auteurs (trois individus) ont été interpellés récemment.■