Nous y sommes encore. Depuis plus de trois saisons, l’école pose un sérieux problème.
Abdelhak Najib
Non seulement, on peut estimer, sans l’ombre d’un doute, que 2020-2022 ont été deux années presque perdues, à cause de la crise du Covid-19, des confinements, de la fermeture de plusieurs établissements, des cours à distance et autres variations sur le même thème de l’école en déshérence. Cette rentrée 2022-2023 risque d’apporter, elle aussi, son lot de mauvaises surprises.
En effet, à quelques jours de la rentrée des classes, les autorités de tutelle, le ministre de l’éducation, font état d’une sérieuse pénurie de manuels scolaires. La belle affaire ! C’est presque fin août 2022 qu’on évoque le problème.
Pourquoi ne pas y avoir réfléchi il y a de cela des mois, pour anticiper ce type de handicap qui risque d’impacter, encore une fois, la bonne marche de l’école marocaine, qui souffre déjà de plusieurs maux et qui traîne la patte depuis plusieurs saisons, comme une fatalité ?
Pourquoi attendre la dernière minute pour infliger aux parents et aux élèves et autres étudiants le même stress, la même angoisse et la désormais incertitude qui plane sur toutes les rentrées scolaires ?
Il y a d’abord cette histoire presque cocasse des cartables qui ne correspondent pas aux critères de qualité telles que fixées par l’Administration générale des douanes et impôts directs (ADII). Une note de cette dernière tombe le 30 mai 2022, alors que les commerçants avaient déjà passé commande, notamment en Chine, en janvier 2022. Résultat des courses ? Pas de cartables.
Sur un autre plan, il y a une hausse fulgurante (comme presque tout au Maroc) des prix des fournitures scolaires. Comment les familles vont-elles dealer avec cela ? Il ne s’agit pas là d’un mouton à acheter et dont on peut se passer parce qu’on manque de moyens, ni d’une tout autre fête sur laquelle on peut faire l’impasse, parce que c’est au-dessus de ce que des millions de familles ne peuvent assurer. Il s’agit là de l’école.
Donc de l’avenir de millions d’enfants qui rêvent de classes, qui espèrent apprendre et obtenir des diplômes, et pourquoi pas, trouver un poste et changer de vie en apportant aide et soutien à leurs familles qui misent tout sur leurs enfants. La bonne nouvelle, c’est que, suite à de longues tractations, l’augmentation de 25% qui était prévue pour les manuels scolaires, serait annulée.
Dans ce sens, le gouvernement s’est engagé à apporter son aide aux éditeurs pour soulager leur facture qui a augmenté aussi à cause de la pandémie et de la conjoncture mondiale en récession.
Maintenant, la question qui demeure posée est la suivante : ces manuels scolaires seront-ils imprimés à temps pour ne pas perturber, voire retarder cette nouvelle rentrée scolaire, qui, pourtant, semblait s’annoncer sous de meilleurs auspices étant donné que la situation sanitaire est plus ou moins stable et qu’une certaine normalité revient, peu à peu, à tous les niveaux et à tous les étages de la vie Marocaine.
Affaire à suivre.