La hausse controversée des droits d’inscription pour les étudiants non-européens entrera en vigueur à la rentrée prochaine, selon deux textes publiés dimanche au Journal officiel, rapporte Le Monde.
A la rentrée prochaine, les étudiants extracommunautaires devront s’acquitter de 2.770 euros en licence et 3.770 euros en master et doctorat, des sommes plus de dix fois supérieures à celles que doivent payer les étudiants européens, selon l’arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur.
Les étudiants qui ont déjà entamé leurs études en France ne sont pas concernés par cette hausse, précise l’arrêté.
Un décret publié dimanche liste par ailleurs des cas d’exonération pour les étudiants originaires de pays hors Union européenne, en raison de leur «situation personnelle» ou s’ils répondent «aux orientations stratégiques de l’établissement», indique le journal, qui ajoute que la hausse ne s’appliquera pas aux doctorants étrangers, comme l’avait annoncé la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal fin février dernier.
Annoncée en novembre dernier par le Premier ministre français Edouard Philippe à l’occasion des Rencontres universitaires de la Francophonie, cette hausse des frais universitaires avait été fortement critiquée.
Elle avait également donné lieu à une mobilisation du milieu universitaire et des syndicats de l'enseignement supérieur en France.
Plusieurs universités, dont Clermont-Auvergne et Lumière Lyon 2, ont déjà annoncé leur refus de se conformer à cette hausse.
Récemment, un rapport parlementaire avait affirmé que cette mesure faisait courir «un risque réel de décrochage sur le court terme» pour l’attractivité de l’enseignement supérieur français.
La hausse des droits d'inscription concerne uniquement les étudiants extracommunautaires, soit environ 100.000 personnes sur les 300.000 étrangers qu’accueille chaque année la France.
Selon Campus France, 45% des étudiants étrangers présents en France sont originaires du continent africain et six pays africains sont dans la liste des dix qui envoient le plus d’étudiants en France, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.■