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Netanyahu : Israël va "prendre le contrôle de toute" la bande de Gaza

Netanyahu : Israël va "prendre le contrôle de toute" la bande de Gaza

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré lundi qu'Israël allait "prendre le contrôle de toute" la bande de Gaza, où l'armée a intensifié son offensive, au lendemain de son feu vert à une reprise de l'aide alimentaire dans le territoire dévasté et affamé.

"Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire de la bande", a affirmé Netanyahu. Il a justifié par des "raisons pratiques" et "diplomatiques", sa décision de lever partiellement le blocus de toute livraison humanitaire à Gaza en vigueur depuis le 2 mars, de plus en plus décrié à l'international y compris par les Etats-Unis.

"Deux millions de personnes sont affamées" à Gaza, s'est encore alarmé lundi le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Parallèlement à l'intensification de ses opérations militaires, Israël mène des pourparlers indirects pour un cessez-le-feu avec le Hamas, dont l'attaque dans le sud d'Israël, le 7 octobre 2023, a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.

Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a annoncé lundi la mort de 22 personnes dans des bombardements israéliens à travers le territoire, notamment autour de l'hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud. L'armée israélienne a ensuite appelé à l'évacuation immédiate de divers secteurs de cette région, en vue d'une "offensive sans précédent".

Des témoins ont fait état à l'AFP de combats près de l'hôpital Nasser et d'une intervention des forces spéciales israéliennes au domicile d'un combattant palestinien, retrouvé mort. "Ils ont exécuté le père, et enlevé son fils et la mère de l'enfant", âgé de 10 ans, affirme Mohammad Sarhan.

Il décrit une scène d'"apocalypse", avec des tirs "de partout, des ceintures de feu, des avions de guerre et des hélicoptères", durant laquelle il s'est réfugié avec ses enfants "dans l'endroit le plus sûr de la maison par peur des tirs et des éclats d'obus".

L'armée a annoncé avoir frappé dans la journée de dimanche "plus de 160 cibles terroristes" à travers tout le territoire, dont "des postes de lancement de missiles antichars" et des "infrastructures souterraines".

 Netanyahu a annoncé dimanche soir qu'Israël allait autoriser l'entrée à Gaza d'une "quantité de base de nourriture". Il a précisé lundi que des pays "amis" lui avaient dit ne plus pouvoir soutenir la poursuite de la guerre si des "images de famine de masse" se répandaient.

Son allié et ministre d'extrême-droite, Itamar Ben Gvir, l'avait auparavant accusé de commettre "une sérieuse erreur", en donnant ainsi "de l'oxygène" au Hamas.

Des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière", a souligné Tedros. "Les gens meurent de maladies que l'on peut prévenir alors que les médicaments attendent à la frontière et que les attaques contre les hôpitaux privent les gens de soins", a-t-il ajouté.

Netanyahu s'est aussi dit dimanche ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et du "désarmement" du territoire. Jusque-là, le Hamas a rejeté de telles exigences, se disant prêt à libérer tous les otages enlevés le 7-Octobre dans le cadre d'un accord global mettant fin à la guerre et prévoyant un retrait total israélien de Gaza.

Israël a repris le 18 mars ses opérations militaires à Gaza, rompant une trêve de deux mois, et dévoilé début mai une plan prévoyant la "conquête" de Gaza et le déplacement de la plupart de ses 2,4 millions d'habitants vers l'extrême sud du territoire.

Mais la pression s'accentue à l'international sur le pays pour faire taire les armes, y compris de la part de l'allié américain.

"Nous sommes favorables à la fin du conflit, à un cessez-le-feu. Nous ne voulons pas que les gens souffrent comme ils l'ont fait, et nous blâmons le Hamas pour cela, mais il n'en reste pas moins qu'ils souffrent", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, après s'être entretenu samedi, pour la deuxième fois en trois jours, avec Netanyahu.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.339 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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