L'ONG européenne de défense des droits de l’homme, "Euromed Droits", a dénoncé la poursuite des arrestations massives des migrants en Algérie et appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre un terme à ces pratiques "arbitraires" et "illégales".
«Tandis que l’Algérie se soumet à l’examen devant le Comité des Nations Unies pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, du 9 au 11 avril 2018, des arrestations massives se sont déroulées hier à Oran», rapporte l’ONG dans un communiqué, dénonçant «ces pratiques arbitraires et illégales qui doivent cesser immédiatement».
Euromed Droits relève qu’ «après la grande opération d’expulsion de personnes migrantes issues des pays d’Afrique subsaharienne enclenchée aux aurores, hier matin, par les forces de la gendarmerie et de la police, à Oran, nos organisations redoutent la reconduite imminente et collective de ces personnes à la frontière», alerte le communiqué, rappelant que «ces pratiques sont contraires à tous les traités internationaux ratifiés par l’Algérie".
Elle déplore, par ailleurs, l’interdiction pour les ONG et les journalistes d’accéder au centre de Bir El Djir, lieu de rétention de ces personnes migrantes, relevant qu’au total près de 300 personnes, toutes nationalités confondue (notamment issues du Nigeria, de Côte d’Ivoire, du Liberia et du Cameroun), dont des dizaines de femmes et d’enfants, ont été regroupées dans ce centre.
L’ONG dénonce également «l’interdiction pour les personnes raflées et leurs proches de récupérer leurs biens personnels».
Euromed Droits lance à cet égard un appel urgent aux organes compétents des Nations Unies, en particulier le Comité pour les droits des travailleurs migrants, le Comité aux droits de l’Homme des Nations Unies ainsi que le Rapporteur spécial pour les droits de l’Homme des migrants, pour dénoncer ces pratiques.■