C’est un palier sans précédent qui a été franchi ce samedi 13 avril 2024. L’Iran a décidé d’attaquer Israël en lançant des dizaines de drones et de missiles vers l’Etat israélien. Une attaque éclair qui a duré quelques heures avant l’annonce par le représentant de l’Iran aux Nations unies la fin des opérations militaires qui n’étaient qu’une réponse aux attaques israéliennes sur des intérêts iraniens en Syrie.
Pourtant, cet acte montre à quel point, ce conflit peut très vite dégénérer en guerre globale au Moyen-Orient.
Quoi qu’il en soit, la télévision d’Etat iranienne a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche que le Corps des gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a lancé une «vaste attaque de drones et de missiles vers Israël en réponse aux nombreux crimes commis par le régime sioniste, notamment l’attaque contre la section consulaire de l’ambassade de la République islamique d’Iran à Damas et le martyre d’un groupe de commandants et conseillers militaires de notre pays en Syrie.
L’armée de l’air de la Force aérospatiale du Corps des Gardiens de la révolution islamique a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques à l’intérieur des territoires occupés», a déclaré la télévision d’État en citant les relations publiques des Gardiens. L’attaque iranienne sur Israël est baptisée «Promesse honnête».
Elle a été «lancée avec l’approbation du Conseil suprême de sécurité nationale et sous la supervision de l’état-major général des forces armées», a précisé la télévision d’Etat iranienne, en indiquant que des détails seront bientôt “portés à l’attention du peuple héroïque d’Iran et des combattants de la liberté du monde entier». Dans les minutes ayant suivi le début de l’opération, le compte X du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a publié un message affirmant : «Le régime diabolique va être puni ». On s’en souvient, le 3 avril 2024, l’ayatollah Khamenei avait déclaré qu’Israël serait «giflé» après les frappes aériennes qui lui ont été imputées sur l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, dans laquelle ont péri sept gardiens de la Révolution, dont deux généraux de la Force Al-Qods, qui intervient hors d’Iran.
Selon un responsable militaire israélien, l’Iran a lancé «plus de cent drones» en direction d’Israël : «Ce soir nous avons identifié plus de cent drones lancés vers Israël depuis l’Iran», a déclaré un responsable militaire israélien, selon l’Agence France Presse, ajoutant : «Nous pourrions voir d’autres vagues de drones au fil du temps». Selon une société de sécurité maritime, les rebelles houthistes pro-iraniens du Yémen lancent également des drones vers Israël.
Les rebelles houthistes, qui disent affirmer leur solidarité avec les Palestiniens à Gaza, multiplient les opérations contre Israël et ses alliés, en attaquant notamment des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Le Hezbollah libanais, de son côté, a annoncé avoir lancé des roquettes sur le Golan occupé par Israël.
Dans le même temps, l’Égypte est en état d’alerte maximum: «Les défenses aériennes égyptiennes sont en état d’alerte maximale», affirme Al-Qahera News au moment où l’Iran a lancé une attaque de drones et de missiles contre Israël. «Une cellule de crise suit de près l’évolution de la situation et soumet ses rapports au président Abdel Fattah Al-Sissi heure par heure», selon la chaîne, citant également un haut responsable de l’appareil sécuritaire égyptien. L’Égypte a été le premier pays arabe à normaliser ses relations avec Israël voisin, en 1979.
Suite à ces attaques, le Liban, frontalier d’Israël, a annoncé la fermeture de son espace aérien et la suspension du trafic aérien. «L’espace aérien libanais a été fermé à tous les avions à titre temporaire et par précaution», a dit le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamié, sur la plateforme X, précisant que cette mesure serait appliquée entre minuit et 6 heures.
L’Irak, pays frontalier de l’Iran, a annoncé aussi la fermeture de son espace aérien et la suspension du trafic aérien. L’Autorité de l’aviation civile a précisé que l’interruption durerait de 22 h30 jusqu’à 04h30.
Face à cette escalade, Joe Biden convoque une réunion avec les principaux responsables diplomatiques et militaires américains. Dans un communiqué, Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a précisé que l’Administration se trouvait en communication «constante» avec les responsables israéliens et les alliés des Etats-Unis : «Cette attaque risque de se développer au cours de plusieurs heures, a affirmé le communiqué. Le président Biden a été clair : notre soutien à la sécurité d’Israël est à toute épreuve. Les Etats-Unis se tiendront aux côtés du peuple israélien et soutiendront leur défense face à ces menaces en provenance d’Iran», lit-on dans le communiqué.
Abdelhak Najib