"L’escroquerie : une bonne affaire qui a rencontré une mauvaise foi". C’est le journaliste et dramaturge français Alfred Capus qui l’a dit. Cette assertion, les agences de voyages en ont fait leur. Du moins, certaines en tout cas. Au lieu de voyages organisés, elles se spécialisent plutôt dans l’escroquerie organisée, au grand dam de leurs clients. La période des vacances et du pèlerinage à la Mecque est particulièrement choisie pour monter des arnaques en tout genre. Oui, certaines d’entre elles poussent le vice jusqu’à escroquer des pèlerins qui, au lieu d’accomplir leur Haj en toute sérénité, se retrouvent contraints de gérer d’autres soucis, comme notamment leur logistique.
Entre promesses mensongères et services déficients, ces agences de voyages ont ainsi fait du pèlerinage à la Mecque une véritable poule aux œufs d’or. Et l’opération Haj qui vient de s’achever ne déroge pas à la règle. Certains pèlerins marocains en ont fait l’amère expérience. Au point d’irriter le ministère du Tourisme, du Transport aérien, de l'Artisanat et de l'Économie sociale, notamment suite à un incident relatif à des problèmes d’hébergement des pèlerins de 22 agences de voyages (dont 17 appartenant au club dénommé Club national des agences de voyages marocaines -CNAVM- dit «Mantouj Mouyassar»).
La tutelle s’est d’ailleurs fendue d’un communiqué pour avertir que «les sanctions nécessaires seront prises avec célérité et fermeté à l’encontre des agences de voyages ayant failli à leurs engagements».
Il est bien temps de mettre de l’ordre dans cette fourmilière où le travail et le sérieux de certaines agences de voyages sont minés par l’incompétence et les escroqueries d’autres peu scrupuleuses. Que des responsables d’un groupe d’agences de voyages relevant de la région de Rabat-Salé-Kénitra aient organisé, récemment, un point de presse autour du thème : «L’agence de voyages entre escroqueries, faux agents de voyages et la passivité du ministère de tutelle» veut carrément tout dire. Selon eux, «la profession d’agent de voyages est devenue un véritable terrain de prédilection d’escrocs de tout genre, avides de gains faciles et sans risques de se voir sanctionner».
C’est dire qu’une véritable opération de toilettage de la profession doit être entreprise. Tout autant, les sanctions doivent être durcies, à la mesure des désillusions que font subir certaines agences à leurs clients. Un travail de fond devra donc être mené par la tutelle, en collaboration avec les différents regroupements de professionnels.
D. W.