Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le 15 décembre un prêt de 450 millions de dollars pour soutenir les réformes clés implémentées par le Maroc en matière de gouvernance, dans le cadre de sa stratégie gouvernementale visant la modernisation du secteur public.
Au cours des dernières années, le Maroc s’est engagé dans des réformes à long terme et de grande envergure pour améliorer la performance globale du secteur public et promouvoir l’engagement entre les citoyens et l’État. S’appuyant sur les précédents programmes de gouvernance de la Banque mondiale au Maroc, le Programme pour les résultats de la performance du secteur public (ENNAJAA) vise à améliorer la performance et la transparence des opérations gouvernementales et des prestations de services.
«Pour les citoyens marocains, la qualité et la transparence des services publics est une priorité fondamentale de développement qui permettra de favoriser la confiance et d’améliorer la rapidité et la qualité des procédures administratives, comme recommandé dans le diagnostic du Nouveau modèle de développement. Ce programme soutiendra des mesures clés pour aider à maximiser l’impact de la stratégie du gouvernement et à moderniser le modèle de prestations de l’administration publique», souligne Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb.
Le programme s’articule autour de trois axes. Le premier vise à améliorer l’efficacité et la transparence des dépenses publiques et à parfaire la manière dont les ressources sont allouées.
«La lutte contre les dépenses publiques inefficaces est une priorité pour le gouvernement du Maroc. L’objectif des réformes soutenues dans ce domaine est d’établir un lien entre les budgets alloués et l’obtention de résultats tangibles, et de promouvoir le programme de régionalisation.
Il s’agit également d’accroître l’accès aux opportunités de passation de marchés pour les micro et moyennes entreprises, notamment grâce à la passation électronique des marchés publics et à une transparence accrue des données sur ces mêmes marchés, afin de garantir un meilleur ‘rapport qualité-prix’ des services publics», déclare, pour sa part, Klaus Decker, co-chef d’équipe et spécialiste principal du secteur public.
Le deuxième axe vise à améliorer le recouvrement des recettes et le respect des obligations fiscales.
Les administrations publiques aux niveaux local et central sont confrontées à des politiques fiscales complexes qui conduisent à un système de contrôle fiscal sporadique se traduisant par des écarts fiscaux importants qui, à leur tour, réduisent la capacité de financement des principaux programmes de développement.
Pour faire face à ces contraintes, le programme visera à simplifier le cadre existant en matière de fiscalité locale et à tirer parti des mécanismes de contrôle visant à élargir l’assiette fiscale.
Le troisième axe se concentre sur l’amélioration des fondements de la transformation numérique. Il favorise notamment la connectivité numérique des administrations gouvernementales visant à fournir aux utilisateurs un accès intégré aux services publics, ainsi que la production et la publication de données sur un principe d’accès ouvert à tous.
Ces deux éléments combinés constituent des catalyseurs fondamentaux pour la transformation numérique du gouvernement marocain et les programmes de prestations de services centrés sur le citoyen.
« La numérisation de l’administration publique est essentielle pour améliorer la prestation des services publics, en particulier dans les zones reculées, et pour renforcer la confiance entre l’État et ses citoyens. Ce programme soutient l’opérationnalisation d’une plateforme numérique du gouvernement central qui relie entre elles les administrations et avec leurs citoyens. Dans le même temps, il favorisera l’agenda des données ouvertes en augmentant considérablement le nombre d’ensembles de données publiques gratuites et accessibles à tous», note Arthur Foch, co‑chef d’équipe et spécialiste principal du développement numérique.