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Les Conseils d’affaires :  Un outil stratégique de l’investissement marocain

Les Conseils d’affaires :  Un outil stratégique de l’investissement marocain

Dans un contexte mondial en pleine mutation, marqué par des tensions géopolitiques, des révolutions technologiques et des changements dans les équilibres économiques, le Maroc doit impérativement se positionner stratégiquement. L’un des leviers majeurs de cette dynamique est l’apport des Conseils d’affaires, des entités cruciales dans la promotion de l’attractivité du Royaume et le renforcement de ses échanges économiques à l’international.

Avec plus de 65 Conseils d’affaires actifs, le Maroc a su mettre en place une véritable plateforme de diplomatie économique, favorisant les interactions entre les opérateurs marocains et leurs homologues étrangers. Ces structures émanant de partenariats entre la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et des patronats de pays partenaires, ont pour mission de faciliter l’internationalisation des entreprises marocaines et d’attirer des investissements étrangers.

Le président de la CGEM, Chakib Alj, lors de la récente rencontre des Conseil d’affaires tenue mercredi dernier au siège de la CGEM, a réitéré l’importance de ces entités en tant qu’acteurs majeurs du rapprochement économique ente le Maroc et ses partenaires étrangers. Il a souligné que les présidents de ces conseils jouent un rôle d’«ambassadeurs» du secteur privé à l’étranger, grâce à leur connaissance approfondie de l’économie marocaine et leur réseau international. 

Ces Conseils d’affaires présents dans 65 pays, répartis sur les 5 continents, sont de réelles forces de propositions auprès des autorités gouvernementales tant marocaines que celles des pays dont ils ont la charge. Ayant des représentants dans ces divers pays, ils cernent la vision stratégique de ces derniers, et au travers de groupes de travail sectoriels, ils réfléchissent à la manière dont le Maroc peut attirer des investissements, et aussi de projeter ses entreprises vers d’importants marchés internationaux.

«En groupes de travail sectoriels, nous travaillons sur une feuille de route triennale qui a retenu les sujets liés au développement durable, à l'agro-business, le numérique, le digital, l'intelligence artificielle, le traitement de la data, etc. Nous voyons également comment canaliser les investissements dans ces domaines, et faire du Maroc une plateforme d'exportation vers l'Europe, mais aussi le reste du monde», a affirmé Mohamed Kettani, président du club des chefs d’entreprises France-Maroc.

Cette rencontre a été l’occasion de rappeler un principe crucial dans les affaires, qui est celui de transformer les défis en opportunités d’affaires. C’est ce qu’a affirmé Mohcine Jazouli, ministre de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques, en réitérant le positionnement du Maroc en tant que «pays connecteur» et de «safe place» en matière d’investissement étrangers. 

 

Une carte à jouer dans la course aux semi-conducteurs et centres de données

Présentant les enjeux économiques et géostratégiques mondiaux, Tawfik Hammoud, Chief Client Officer et président du cabinet BCG, conférencier principal de cette rencontre, a évoqué quelques secteurs dans lesquels le Maroc pourrait tirer son épingle du jeu. Dans un monde où la compétitivité technologique est devenue un enjeu central, les secteurs des semi-conducteurs et des centres de données sont un vivier d’opportunités. Alors que les États-Unis et l'Allemagne peinent à sécuriser leur approvisionnement en puces électroniques, dont la majorité est produite à Taïwan, le Royaume pourrait devenir un pôle de délocalisation pour certaines unités de production.

Pour Hammoud, les centres de données, véritables «mines d’or» du futur, représentent une autre opportunité stratégique pour le Maroc. Avec sa confluence unique d'énergie solaire, éolienne et hydrogène, le pays pourrait offrir une solution idéale pour les investisseurs cherchant à développer des infrastructures alimentées par des énergies propres. Toutefois, des négociations internationales seraient nécessaires pour surmonter les défis liés à la souveraineté des données.

«Dans cette course internationale, le Maroc ne peut se permettre d'être en retrait. Le pays doit se réinventer, en misant sur le long terme et sa capacité à capitaliser sur ses conseils d'affaires, à attirer les investissements stratégiques et à renforcer ses partenariats internationaux. Des événements d'envergure internationale, tels que l'organisation de la Coupe du monde 2030, offriront de nouvelles perspectives de développement et renforceront la place du Maroc sur la scène mondiale», a t-il conclu.

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