Le Maroc fait partie des pays leaders en matière d’investissement. Au cours de la dernière décennie, l’investissement global a représenté, en moyenne, près de 30% du PIB contre une moyenne à l’échelle internationale de 20% du PIB. Sachant que ce ratio pour un pays comme l’Egypte tourne autour de 14%.
L’un des principaux griefs qui prête le flanc aux critiques, est le faible contenu de l’investissement en matière de créations d’emplois et de valeur ajoutée. C’est en cela que l’objectif du nouveau modèle développement (NMD) en la matière est original et porteur d’un changement de paradigme.
Le NMD fixe à l’horizon 2035 une reconfiguration de la structuration de l’investissement global porté par le secteur public qui représente pour l’heure 65% contre 35% pour le secteur privé.
En 2035, l’investissement privé devra peser 2/3 de l’investissement global. Au-delà de ce rappel, force est d’admettre que la variable de l’investissement est cruciale pour la pérennité de toute entreprise ambitionnant de tirer son épingle du jeu aussi bien sur le marché domestique qu’à l’international.
D’où la pertinence de l’organisation d’une rencontre de la CGEM portant sur les freins à l'investissement et ainsi que les mesures à mettre en place pour promouvoir l'initiative privée. «Les chefs d’entreprise ont l’investissement dans leur ADN, il faut juste leur donner les bons signaux», a suggéré en substance Chakib Alj, président du patronat marocain, lors de son allocution. Ce dernier a aussi abordé les multiples freins à l’investissement.
La quintessence de l’intervention de Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, a trait aux leviers qui seront utilisés par le nouvel exécutif pour booster l’investissement privé dont la marge de progression est substantielle au Maroc.
A en croire le ministre, la promulgation de la nouvelle Charte d’investissement, la facilitation de l’acte d’investir, entre autres par le biais de la digitalisation et l’accompagnement financier des projets par le Fonds Mohammed VI pour l’investissement sont autant d’outils à même de donner un nouveau souffle à l’investissement privé.
Interpellé sur plusieurs questions dont fiscales de nature à promouvoir l’investissement privé, Mohcine Jazouli a joué la carte de la pondération en faisant savoir que les interlocuteurs privilégiés sur les questions fiscales sont Nadia Fettah Aloui et Fouzi Lekjaa, respectivement ministre de l’Economie et des Finances, et ministre délégué chargé du Budget. «Je serai votre ambassadeur auprès du gouvernement», a promis Jazouli. Ce dernier compte apporter davantage de cohérence et de fluidité dans l’acte d’investir qui implique plusieurs entités publiques.
M.D