L'impact socio-économique des investissements publics demeure en deçà des attentes.
C’est le chef de gouvernement himself qui l’a dit mardi au Parlement. Si ce n’est pas un aveu d’échec, ça lui ressemble fort.
Saad Eddine El Otmani a cependant le mérite de reconnaître ce que plusieurs économistes dénoncent depuis longtemps.
Avec des investissements peu productifs, dont la rentabilité est très insuffisante quand elle n’est pas nulle, voire négative, pas étonnant que l’économie marocaine soit peu créatrice d’emplois.
Le ministre de l’Education nationale, Said Amzazi, le signifiait tantôt : «notre économie permet de créer un peu plus de 100.000 emplois par an pour environ 260.000 diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle qui arrivent sur le marché du travail chaque année».
D’où le chômage structurel que traine le Maroc comme un boulet.
Structurelle, la faible rentabilité des investissements publics au Maroc l’est aussi, à en croire El Otmani, qui estime qu'il s'agit d'une contrainte traitée par les gouvernements successifs.
Comment alors dépasser cette contrainte afin que le Royaume puisse réaliser des taux de croissance élevés, réguliers et inclusifs, qui contribuent qualitativement à offrir des opportunités d'emploi suffisantes aux jeunes et à réduire les inégalités sociales ?
En attendant de trouver une réponse pertinente à cette problématique, El Otmani assure que le gouvernement s'est engagé à mettre en place un système intégré pour la gestion et l'évaluation des investissements publics, à améliorer la qualité des projets d'investissement et à contribuer à la production de richesse et à la création d'emplois.
Il faut noter que le montant global des investissements publics, couvrant les budgets de l'Etat, des établissements et des entreprises publics (EEP) et des collectivités territoriales (CT), a enregistré un accroissement de 16,5% entre 2011 et 2019.
En effet, l’effort de l’investissement public a été doublé durant la dernière décennie, en passant de 90 Mds de DH en 2007 à 195 Mds de DH en 2019, fait savoir le chef de gouvernement.