La situation semble tourner au chaos : 2.744 morts en Chine, 22 décès en Iran, onze morts en Italie avec plusieurs villes mises en quarantaine, environ 1.000 touristes confinés dans un hôtel de l'île espagnole de Tenerife…
Le coronavirus commence à tuer un peu partout dans le monde et le message lancé lundi par le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé n’est pas pour rassurer. Tedros Adhanom Ghebreyesus appelle en effet le monde à se préparer à une «éventuelle pandémie» du nouveau coronavirus.
De quoi plonger encore davantage l’économie internationale dans l’incertitude, d’autant que, la veille, le Fonds monétaire international avait revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale.
Depuis Ryad, la patronne du FMI, Kristalina Georgieva, avait ainsi estimé que l’épidémie de coronavirus pourrait coûter 0,1 point à la croissance économique mondiale.
Cette incertitude affole bien évidemment les marchés, plusieurs places financières ayant sérieusement décroché en début de semaine.
Il faut se rendre à l’évidence : le coronavirus est en train de prendre en otage l’économie mondiale.
Aujourd’hui, ce ne sont plus les errements politiques et économiques du président américain Donald Trump qui font peser des risques sur la croissance mondiale.
Encore moins les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, voire les risques liés au Brexit que les experts évoquaient il y a quelques mois.
Non, c’est un virus qui fait trembler le monde.
Et qui fait prendre subitement conscience de la place éminemment importante qu’occupe la Chine dans l’échiquier économique international.
Un pays qui, à lui seul, concentre 40% de la production automobile mondiale, avec de nombreux constructeurs opérant dans la province de Hubei, foyer de l’épidémie, où les usines sont à l’arrêt.
Et, plus globalement, l’économie chinoise tournant au ralenti, l’on estime que la production mondiale de smartphones devrait baisser de 12%.
De plus, les perturbations du trafic aérien mondial en raison du coronavirus devraient générer un manque à gagner d’environ 30 milliards de dollars pour le secteur.
Au final, les chaînes de valeur à l’échelle mondiale commencent à sérieusement être affectées.
Et l’on ne peut malheureusement pas prévoir l’ampleur des dégâts, d’autant que l’on n’arrive pas à circonscrire la propagation de ce fameux Covid-19.
D. W.
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