La nécessité pour les entreprises du secteur est de bien définir leurs stratégies afin d’éviter de tomber dans la «surqualité».
Les professionnels appellent au renforcement de l’arsenal juridique au Maroc en termes de protections des données.
Malgré la reprise de l’activité du commerce international, le secteur de la logistique et du transport continue de faire face à plusieurs défis, tant sur le plan économique que celui des processus de gestion. Ces derniers, ont été rendus compliqués par la crise sanitaire.
Afin de trouver des solutions durables, le secteur a entamé une réflexion sur la numérisation de certains process afin de fluidifier le transfert de l’information et des données liées au transport de marchandise. Logismed, Salon du Transport et de la Logistique, s’est ainsi penché sur cette perspective lors d’un webinar organisé sous le thème : «Technologies innovantes au service de la performance logistique au Maroc ?».
Éviter la «surquailté»
Lors de ce «meeting», les intervenants se sont arrêtés sur plusieurs aspects de la digitalisation, dont le concept de la surqualité. Un concept qui s’inscrit, rappelons-le, dans une démarche d’augmentation de la qualité du produit mais souvent associé, uniquement, à une logique de montée de gamme et ne répondant pas nécessairement à une problématique ou aux besoins réels des consommateurs.
Mohamed Talal, président-Directeur général de la Voie Express, et intervenant lors de ce même débat, a d’ailleurs expliqué : «Il faut se poser la question sur quel type de technologie nous mettons en place, et nous assurer que ce n’est pas de la surqualité, mais que ça répond réellement à des défis constatés». Et d’ajouter «qu’il faut résoudre des problématiques de délai, par exemple, car nous voyons bien que les exigences des clients ont évolué, et il faut savoir répondre à des défis d’optimisation des moyens».
De son côté, Mehdi Cherif Alami, CEO et cofondateur de Freterium, a rappelé l’importance pour les entreprises de s’outiller au bon moment afin de bénéficier de tous les avantages apportés par les différents outils. «L’idée est d’accélérer l’innovation en limitant les risques. Il faut donc trouver le bon timing pour l’insertion des nouvelles technologies. Nous appelons cela le «Time To Market», il ne faut pas que la technologie tombe sur le marché au moment où elle commence à devenir obsolète», a-t-il expliqué
Renforcement de l’arsenal juridique
Par ailleurs, un sujet qui suscite actuellement beaucoup de débats a également été discuté lors de ce webinar. Il s’agit notamment de la faiblesse du cadre juridique au Maroc encadrant le partage des données à caractère sensible. Pour Mohamed Talal, «Le volet juridique demeure faible au Royaume. En Europe, ils sont blindés de réglementations, ils ont aussi des magistrats bien formés.
Au Maroc, nous manquons beaucoup de cela, et nous n’avons aucun moyen de nous défendre en cas de conflit. Le défi n’est pas de s’outiller mais de se protéger et défendre nos intérêts. En cas de contentieux, de perte de données ou de vols, nous n’avons aucun moyen de nous défendre du fait de la faiblesse des textes».
Si l’importance du cadre juridique fait débat, c’est parce qu’il faut savoir que la data qui est utilisée dans les systèmes de gestion de la logistique, pose la problématique du partage sur des plateformes communes. Il faut donc un arsenal juridique fort adéquat afin que les différents opérateurs se servent de ces plateformes tout en protégeant leurs données.
In fine, il ressort des déclarations des professionnels du secteur que plusieurs difficultés sont toujours à surmonter et que l’implémentation des outils digitaux dans les différentes étapes de gestion doit s’inscrire dans un objectif d’optimisation de coût.