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Les voyagistes marocains révoltés contre le règlement bimensuel imposé par l’IATA

Les voyagistes marocains révoltés contre le règlement bimensuel imposé par l’IATA

 

La Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM) a exprimé, vendredi à Casablanca, ses vives inquiétudes quant à la décision de l'Association internationale du transport aérien (IATA) d'exiger des voyagistes marocains, le règlement bimensuel à partir de janvier 2020.

Lors d'une réunion plénière des agences de voyages affiliées à l'IATA et membres de la FNAVM, le président de la FNAVM, Khalid Benazzouz, a affirmé que la décision de l'IATA de passer au paiement bimensuel au lieu de mensuel, constitue "une vraie source d’inquiétude" pour les voyagistes marocains qui voient en cette mesure "une menace aux équilibres financiers" de leurs entités. 

"Cette décision va certainement impacter drastiquement les agences de voyages et participer à fragiliser leur situation", a mis en garde Benazzouz.

Pour sa part, Mohamed Amal Karioun, président de l’APJC Maroc (Agency Programme Joint Council), un comité composé de représentants des transporteurs aériens et des agents de voyages, a indiqué que la "décision unilatérale et sans consultation" de l'IATA d'exiger le règlement bimensuel "n’est en aucune manière conforme aux relations commerciales qui doivent prévaloir entre fournisseurs et clients".

Selon lui, l'IATA aurait dû engager une concertation avec les agences de voyages à ce sujet afin de trouver une entente au lieu de les mettre devant le fait accompli. 

L'ancien président de la FNAVM a en outre relevé à cet égard que les conditions actuelles du marché ne permettent pas ce passage au paiement bimensuel.

Même constat de la part du directeur Marché Maroc et Moyen- Orient à la Royal air Maroc (RAM), Abderrahman Brahimi, qui a assuré que le secteur des agences de voyages n’est pas prêt pour le moment de passer au paiement bimensuel, soulignant la nécessité d’un moratoire pour que les opérateurs puissent se préparer à cette nouvelle donne.

"Si la transition au bimensuel est obligatoire, il faut juste que les agences de voyages soient préparées", a-t-il insisté.

Brahimi a en outre expliqué que si le principal motif de l’IATA est de se prémunir des défauts de paiement, le taux du non recouvrement au Maroc en 2018 était de 0,0017%, un risque maîtrisé qui ne menace en aucun cas le marché.

Le directeur des ventes à Air France, Sedri Essid, partage aussi cette analyse en assurant que "le marché marocain n’est absolument pas prêt à passer au paiement bimensuel", mettant l’accent sur la nécessité d’avoir un consensus sur le sujet entre l'IATA et les agences de voyages.

"On doit travailler ensemble et préparer ce passage vers le bimensuel", a-t-il ajouté.

Cette réunion a été marquée par la signature d’une pétition dans laquelle les agences de voyages font part de leur désapprobation de la décision de l'IATA, la qualifiant de contradictoire tant avec le contrat d’agence qui les lie aux compagnies aériennes qu’avec l’ensemble des textes de loi en vigueur au Maroc.

Dans cette pétition, les agences de voyages demandent la suspension de cette décision et la mise en place d’une commission mixte agences de voyages, compagnies aériennes et administration publiques (tourisme, aviation civile, DGI), pour mettre en place les règles particulières qui régiront cette relation.

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