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Retraites : La réforme tarde à venir

Retraites : La réforme tarde à venir

En 2023, les régimes de retraite du secteur public au Maroc, notamment la Caisse marocaine des retraites pour les professions classiques (CMR-RPC) et le Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR), présentent des situations financières contrastées et préoccupantes.

En effet, la CMR-RPC a vu son déficit technique augmenter en 2023, atteignant 8 milliards de dirhams, contre 7 milliards l'année précédente, selon le 11e rapport annuel sur la stabilité financière publié par Bank Al-Maghrib (BAM), l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), et l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).

Cette dégradation s'explique par une hausse des dépenses pour les pensions, surpassant la croissance des cotisations reçues. Cependant, le déficit global du régime a pu être réduit à 4,7 milliards de dirhams grâce à une performance financière positive, générant des gains supplémentaires de 3,5 milliards de dirhams.

Le rapport indique également qu'à long terme, une éventuelle augmentation des salaires pourrait améliorer les indicateurs financiers du régime. Toutefois, il est important de noter que les réserves pourraient s'épuiser dans un délai de deux à trois ans si aucune mesure supplémentaire n'est prise.

Concernant le Régime collectif d'allocation de retraite, le rapport souligne que le déficit technique est estimé à 4,4 milliards de dirhams, tandis que le déficit global a été réduit à 317 millions de dirhams. Les auteurs du document estiment qu'une révision des salaires pourrait légèrement améliorer la situation, bien que les problèmes de financement et de sous-tarification persistent.

Pour sa part, la branche à long terme de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a enregistré un excédent global de 3,7 milliards de dirhams, en hausse par rapport à l'année précédente, grâce à une collecte efficace des cotisations. Cependant, le taux de préfinancement de 64 % indique que les droits acquis sont sous-tarifés. De plus, une réduction de la durée de cotisation requise pour obtenir une pension pourrait entraîner un épuisement plus rapide des réserves. Néanmoins, la branche dispose encore d'une marge de manœuvre pour améliorer sa situation financière et ajuster ses paramètres de fonctionnement.

En somme, le rapport met en évidence une problématique majeure : les régimes de retraite du secteur public font face à des déséquilibres financiers conséquents. Il est crucial d'adopter des réformes pour garantir leur viabilité à long terme et améliorer l'équité pour les cotisants. Ces réformes pourraient inclure des ajustements du taux de cotisation et de l'âge de départ à la retraite.

Malgré l'urgence de cette réforme, il semble que celle-ci ne soit pas une priorité pour le gouvernement. En effet, la question n'a pas été abordée dans la récente note de cadrage du projet de loi de finances pour 2025.

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