A l’évidence, le parti pris de la durabilité de l’UE génère quelque part un nouveau défi pour le secteur textile national dont le premier débouché à l’export est le Vieux continent.
L’Union européenne nourrit de grandes ambitions environnementales à l’horizon 2050. La mise en place progressive de la taxe carbone aux frontières de l’UE, à partir de 2023, s’inscrit parfaitement dans la dynamique vertueuse de développement durable en phase avec les nouvelles exigences en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
A l’évidence, le parti pris de la durabilité de l’UE génère quelque part un nouveau défi pour le secteur textile national dont le premier débouché à l’export est le Vieux continent.
C’est dans ce contexte qu’un webinaire sur le thème «Textile : Passer de la fabrication à l'industrie durable» a été organisé récemment dans le cadre des Rencontres du livre blanc de la CGEM, et en partenariat avec l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH).
«La décarbonation est une nécessité et non un luxe aux yeux des donneurs d’ordre internationaux», dixit Mohamed Boubouh, président de l’AMITH. Une association qui fédère le secteur autour d’une nouvelle vision intitulée «Textile 2035» (www. LaQuotienne.ma).
«L’autre impératif pour notre branche a trait à la diversification des marchés, notamment l’Europe du Nord et les USA», rappelle le patron des textiliens marocains. Pour sa part, Fatim Zohra Alaoui, DG de l’AMITH, n’a pas manqué de souligner que la crise liée à la Covid-19 a débouché sur la reconfiguration de la cartographie du sourcing mondial. Ce qui est une aubaine pour les textiliens nationaux car les départements de sourcing des grands donneurs d’ordre européens sont enclins à substituer leurs importations asiatiques par l’approvisionnement sur le marché marocain.
Notons tout de même que dans cette nouvelle configuration, des pays comme la Turquie et la Tunisie concurrencent directement le Maroc. Le secteur du textile marocain qui a affiché une posture résiliente face à la pandémie, comme en témoigne le chiffre d’affaires à l’export de 2021 (proche de 2019 d’avant crise), a de sérieux arguments à faire valoir sur le front de la durabilité. Pour preuve, le Maroc a fait le pari de la promotion des énergies renouvelables, utiles pour la décarbonation du tissu industriel.
Dans le même ordre d’idées, l’industrie du textile gagnerait à se positionner sur le créneau du recyclage de vêtements. Pour cause, la destruction des stocks de vêtements invendus est interdite en France depuis janvier 2022.
M.Diao