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Volaille : Les prix flambent

Volaille : Les prix flambent

Le secteur avicole n’a pas été épargné par la hausse des prix qui a touché plusieurs produits de première nécessité. Depuis quelques semaines, le prix des volailles affiche une tendance haussière. Sur les étals du marché, le kilogramme de poulet est proposé à pas moins de 15 dirhams contre 12 dirhams auparavant.

Selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale, la consommation des viandes blanches atteint annuellement 22,1 kg par habitant. Cependant, depuis quelques jours, les prix en vigueur sur le marché national vont au-delà du pouvoir d’achat du consommateur marocain. 

Réagissant à cette flambée des prix, Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), impute cette hausse aux répercussions du Covid-19 qui continuent de peser lourdement sur le secteur. 

«Les prix des produits avicoles ont flambé depuis maintenant trois semaines et cette hausse s’explique par plusieurs raisons. Il faut savoir tout d’abord que la crise sanitaire a durement impacté la production avicole. Suite à la fermeture des hôtels et restaurants pendant le confinement, la demande a chuté de manière très prononcée, ce qui nous a obligés à vendre à perte. Pendant cette période, le prix du kilogramme de volaille était de 6 dirhams pour un coût de revient de 13 dirhams», explique-t-il.

En raison des pertes colossales engendrées par la pandémie, plusieurs propriétaires de fermes avicoles ont été contraints de mettre la clé sous le paillasson, ce qui a conduit à une faiblesse considérable de la production. «La crise sanitaire a durement frappé les fermes produisant la viande de volaille, ce qui a entraîné une baisse de 20% de la part du marché. De plus, bon nombre d’éleveurs ont dû arrêter leur activité puisqu’ils n’avaient plus les moyens de payer l’alimentation ou encore les frais de transport», ajoute Youssef Alaoui.

Selon le président de la FISA, la présente flambée des prix de la volaille est la conséquence directe de l’augmentation du coût de revient en raison de la hausse sensible des prix des matières premières et des frais de transport. «Aujourd’hui, même à 15 dirhams, ce prix de vente ne couvre pas le coût de revient. Le fret ainsi que les prix des matières premières, notamment le maïs et le soja, ont explosé, ce qui a automatiquement donné lieu à l’augmentation du coût de revient, sans la moindre hausse de la marge bénéficiaire. Sans oublier qu’avec la guerre en Ukraine, grand producteur de maïs, la situation pourrait s’aggraver davantage».

Pour sa part, Chaouki Jerrari, directeur exécutif de la FISA, explique cette hausse des prix des produits avicoles par la faiblesse de l’offre entraînée par l’arrêt d’activité de nombreux éleveurs. «Les prix obéissent à la loi de l’offre et la demande. Lorsque les prix augmentent, cela veut dire qu’il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande. Aujourd’hui, plusieurs éleveurs ont arrêté leur activité à cause des pertes cumulées depuis le début de la pandémie».

 

Par M. Ait Ouaanna

 

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