L’ancien chef de gouvernement sait capter les projecteurs. Mais pas toujours de la meilleure des façons.
Si ses sorties médiatiques sont souvent très attendues, eu égard à son verbe pour le moins tranchant, il semble cependant que sa langue ait fourché lorsqu’il a fait, récemment, lors d’une intervention devant les membres du PJD résidant à l’étranger, allusion à sa pension de retraite.
Oui, Abdelilah Benkirane touche une pension de retraite exceptionnelle. Bien plus que ce qu’il doit toucher en réalité. Et il ne s’en cache pas.
«Je n’ai rien demandé, c’était la volonté du Roi», a-t-il confié à notre confrère Tel Quel Arabi.
Sauf que si pour répondre à une question délicate l’on se justifie en prenant d’autres en exemple, c’est parce que l’on a forcément quelque chose à se reprocher.
C’est ce qu’il a fait en précisant qu’il n’était «pas le seul à bénéficier de cette pension» exceptionnelle.
Et visiblement, ce n’est pas le seul traitement de faveur dont Benkirane a eu droit, d’autant qu’au quotidien arabophone londonien Al-Quds Al Arabi, il avoué avoir reçu une voiture «offerte par le Roi».
De ses confidences, on retiendra aussi qu’il était dans la galère lorsqu’il quittait le gouvernement.
Résumons : évincé du gouvernement pendant qu’il était dans la dèche, il a bénéficié d’une pension exceptionnelle et d’une voiture. C’est ce qu’on appelle une retraite politique anticipée bien dorée.
Mais cette pilule ne passe pas. Notamment sur les réseaux sociaux où il est vertement critiqué.
Cela compromettra-t-il sa volonté de revenir en politique ? Wait and see.
Mais il ne faudra plus nous enquiquiner avec les valeurs (équité, probité, justice sociale…) dont le PJD se plait à être le porte-flambeau.
Le temps a fatalement fini par faire tomber les masques.■