(Photo AFP)
Le président Donald Trump l’avait annoncé en décembre dernier. Ce lundi 14 mai, il est passé à l’acte, au mépris des protestations de la communauté internationale.
L’ambassade américaine à Jérusalem a été en effet ouverte ce lundi, au cours d’une cérémonie en grande pompe, à laquelle ont d’ailleurs pris part la fille et le gendre-conseiller du président, Ivanka Trump et Jared Kushner.
Israël jubile bien évidemment. Au Maroc, le Roi Mohammed VI est monté au créneau et a adressé un message de solidarité et de soutien au président palestinien, Mahmoud Abbas. Le Souverain dénonce ainsi la démarche américaine qui «est contraire au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité y afférent, qui insistent sur la non-altération du statut juridique et historique de la ville Sainte».
«Nous ne ménagerons également aucun effort pour la mobilisation de la communauté internationale et de ses forces vives, pour que triomphent les droits légitimes du peuple palestinien à l'établissement de son Etat indépendant, avec Al-Qods-Est comme capitale, sur la base des résolutions de la légalité internationale et dans le cadre d'une solution à deux Etats, ce qui est à même de permettre l'instauration d'une paix juste, durable et globale dans la région du Proche-Orient et garantir à tous les peuples de la région de vivre dans la paix, la stabilité et la convivialité», a notamment dit le Souverain.
Le Massacre
Mais en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël et en décidant d’y transférer l’ambassade américaine, Trump, avec son inconséquence, a attisé le brasier dans une région déjà secouée par les chouanneries meurtrières.
D’ailleurs, cette cérémonie d’ouverture a été particulièrement ensanglantée. A Gaza, où la tension est à son comble, le Tsahal a montré à la face du monde qu’il a la gâchette bien facile. Les soldats israéliens ont abattu 52 Palestiniens et fait des centaines de blessés parmi les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté contre le transfert à Al Qods de l'ambassade américaine en Israël.
Au total, ce sont donc 106 Palestiniens qui ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation le 30 mars.
Ces actes ont été aussitôt dénoncés par le Comité des Nations unies pour la lutte contre le racisme, qui se dit "profondément préoccupé par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues".
Tout autant, l'Union européenne a condamné l'usage "disproportionné" de la force par Israël dans la bande de Gaza.
Disons-le clairement : Israël assassine les Palestiniens avec la complicité des Américains et face à une communauté internationale aux réactions bien timides. Des assassinats qui, jamais, ne seront punis.■
D. W.