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Rentrée scolaire 2024-2025: Le chemin de croix des familles

Rentrée scolaire 2024-2025: Le chemin de croix des familles

Nous en sommes encore et toujours à ressasser les mêmes constats, d’année en année, sans le moindre signe de changement. À chaque rentrée scolaire, il faut poser les mêmes douloureuses questions : les parents pourront-ils y arriver et assurer la scolarité à leurs enfants ? Auront-ils suffisamment de moyens pour assumer leurs responsabilités ? Pourront-ils faire face à la cherté de la vie et accompagner leur progéniture dans la perspective de leur assurer un avenir meilleur que celui des parents ? 

 

Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste

 

Les interrogations fusent et les réponses sont cruellement claires : c’est extrêmement dur pour des millions de foyers marocains de faire face à la rentrée scolaire, devenue, au fil du temps, synonyme de calvaire, de crève-cœur et de chemin de croix. Les fournitures scolaires coûtent, chaque année, plus cher. Les dépenses s’accumulent. Et les revenus des familles sont constamment à la baisse, comparés à la flambée de tous les prix.

«J’ai besoin de 12.000 dirhams pour assurer la scolarité de mes enfants cette année. Et j’ai un salaire de 4.000 dirhams. Avez-vous une solution pour m’aider à comprendre comment je pourrais y arriver ! Chaque année, je suis confronté à la même situation et je ne m’en sors jamais. Je dois encore emprunter de l’argent que je dois très vite rembourser. Ce qui rend la situation encore plus difficile à gérer. Mais je dois le faire, l’avenir de mes enfants en dépend», confie ce père de famille de 43 ans. Et d’ajouter qu’après un été très dur, presque sans le moindre jour de vacances, les dépenses annexes et les charges familiales, il est aujourd’hui obligé d’acheter aussi des habits neufs à ses enfants pour entamer une année scolaire dans les meilleures conditions. 

Des exemples similaires se comptent par millions aujourd’hui, dans un Maroc, où la pauvreté et la précarité sont de dures réalités. Chaque année, d’autres Marocains basculent dans le besoin et n’y arrivent plus. Chaque année, les prix montent en flèche et les rémunérations, elles, stagnent, quand elles ne baissent pas. «Je connais la situation de mes voisins, précise ce libraire à Hay Mohammadi. Ils n’ont rien. Pas d’économies, pas de moyens et le travail ne couvre qu’une partie des charges. Alors, on s’entraide. Je leur fais des facilités de paiement pour les fournitures scolaires pour que leurs enfants puissent aller à l’école. Ce n’est pas l’idéal, mais c’est déjà mieux que rien», ajoute-t-il.

En face de lui, il y a cette mère de deux enfants, fonctionnaire dans une préfecture. Son salaire combiné à celui de son époux, instituteur, est dérisoire. Pourtant, elle fait face à la dureté de la vie, la tête haute : «Nous n’avons aucun choix : nos enfants doivent aller à l’école. Ils doivent avoir les mêmes chances que tous les autres enfants. On travaille toute l’année pour les nourrir, les habiller et les soigner. Et quand arrive la rentrée scolaire, c’est toujours avec une peur dans le ventre que l’on vit ce mois de septembre. Pour y arriver, avec mes collègues à la préfecture, on fait une collecte mensuelle pour chacun de nous. Cela nous permet de respirer un peu. Mais, c’est loin d’être suffisant». 

Très loin du compte, en effet, quand on sait qu’un panier de fournitures pour un élève peut dépasser les 1.500 dirhams. Il faut y ajouter l’inscription, les frais de transport, les frais de cantine et quelques habits neufs. La facture devient vite salée pour des personnes qui vivent à peine avec le strict minimum.

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