Depuis les premiers jours qui ont suivi l’annonce de l’obligation du pass vaccinal au Maroc, jeudi 21 octobre, une forte affluence des citoyens non encore vaccinés a été enregistrée dans les centres de vaccination.
En chiffres, entre le 21 octobre et le 31 octobre 2021, environ 865.000 citoyens ont reçu la première dose. Cependant, la cadence de ces injections a bel et bien ralenti ces derniers jours. En effet, seulement 159.961 citoyens ont reçu la première injection durant la période du 1er au 12 novembre, soit une diminution d'environ huit fois par rapport à la période précédente.
Dans la rue, loin des vaccinodromes, la première raison réside dans le caractère obligatoire du pass vaccinal qui a fait grincer des dents et provoqué de nombreux sit-in dans les grandes villes du Maroc, aidé par les réseaux sociaux. A Casablanca, à Tanger, à Fès, le slogan est le même : «Le peuple veut que le pass tombe», scandent les manifestants. Une démarche anticonstitutionnelle et qui va à l’encontre des libertés individuelles, selon les «anti-pass» dont certains sont des «pros-vax». Ces manifestations ont eu pour conséquence de ralentir le flot quotidien vers les vaccinodromes du Royaume.
«Six mois» est le deuxième motif dans cette équation
«Si au bout de six mois après la deuxième dose du vaccin, le préposé ne se fait pas à nouveau vacciner, cette deuxième dose deviendra obsolète», a déclaré le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb. Voilà une autre condition qui fait de la validité du pass vaccinal contraignante.
«Nous sommes proches d'atteindre l'immunité collective au niveau national. Cependant, est-ce suffisant ? Le Maroc n'est pas isolé du reste du monde et on observe une inégalité dans la répartition des vaccins sur le plan international», a-t-il révélé.
Jusque-là, cette 3ème dose était réservée à un public bien déterminé, soit les personnes sévèrement immunodéprimées et les plus de 60 ans immunisés avec les doses chinoises, selon l’OMS. Devoir à nouveau tendre le bras et la perspective de le faire encore et encore les années à venir, a découragé les plus jeunes.
Les effets secondaires suscitent des craintes
La polémique autour du vaccin anti-Covid Pfizer fin octobre dernier dans plusieurs centres de vaccination au Maroc a provoqué une multitude de spéculations liées à l’efficacité du vaccin américain. De ce fait, une suspension provisoire ainsi qu’un examen complet ont été entamés les jours suivants par les autorités sanitaires avant d’enchaîner ensuite par une livraison de plus de 850.000 doses.
Sur un total de 48 millions de doses administrées depuis le début de la campagne de vaccination en janvier dernier, 35.000 cas d’effets indésirables ont été recensés, dont 99,5% étaient légers et le reste critique, révèle le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM). Pour rappel, 1 568 673 personnes ont reçu la 3ème dose du vaccin anti-Covid, au 40ème jour du lancement de l'opération. Par ailleurs, le nombre de primo-vaccinés a atteint 24 357 974, et celui des personnes ayant reçu 2 doses s'élève à 22 378 658, ce qui fixe le taux de vaccination au Maroc (D1 et D2) à près de 77%.