Les plaintes déposées auprès des instances européennes se succèdent et sont toutes confrontées à des lenteurs administratives dénoncées par de nombreuses ONG de lutte pour les droits humains.
C’est dans ce sens qu’une nouvelle plainte pour torture, crimes de guerre, génocide et complicité à l'encontre d'un soldat franco-israélien a été déposée à Paris, par des organisations de défense des droits humains. Pour les plaignants, ce militaire serait l'auteur d'une vidéo montrant dans des conditions dégradantes des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens.
Le même type de vidéo que l’on avait découvert avec horreur lors de l’attaque en Irak avec la sinistre prison d’Abu Ghraib où en Afghanistan avec les vidéos filmées par des soldats américains maltraitant leurs prisonniers et allant jusqu’à uriner sur des personnes et sur le livre saint.
Pour le cas de cet autre soldat franco-israélien, tout remonte à une vidéo publiée le 19 mars 2024, sur X par Younis Tiwari, un militant de la cause palestinienne qui se présente comme journaliste palestinien, et montrant selon lui une scène qui se serait déroulée dans la bande de Gaza. Les images sont simples et claires.
On y voit un homme ligoté, les yeux bandés, une corde autour du cou et vêtu d'une combinaison blanche ouverte laissant apparaître le haut de son corps. Il est descendu d'un véhicule par des soldats en tenue militaire kaki.
On y entend une voix parlant français dire «t'as vu ces enculés, mon neveu ? (...) il s'est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l'ont torturé pour le faire parler»… le tout ponctué d'insultes et de menaces. En une minute, on est face à ce qui est considéré par de nombreuses organisations de lutte contre les violences faites aux prisonniers de guerre, comme des actes criminels de guerre.
Dans la vidéo d’autres hommes sont filmés, toujours les yeux bandés et couverts de la même combinaison. Ils sont tous jetés dans un véhicule qui ressemble à un fourgon. Pour les associations plaignantes, ces hommes doivent être considérés comme «des prisonniers de guerre».
Ce qui veut dire que tout acte de violence ou de torture est considéré comme un crime de guerre et donc passible de poursuites pénales. Depuis le début du génocide à Gaza, les ONG ont rapporté plus de 300 cas suspects de crimes de guerre de la part des soldats israéliens.
Pourtant, malgré des dizaines d’enquêtes et de témoignages, les États européens qui soutiennent Israël imposent leur veto et laissent traîner les dossiers détournant le regard sur ce qui est déjà considéré par les historiens comme l’un des pires genocides des temps modernes.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste