Tunisair compte licencier quelque 1146 employés à l'horizon 2020 dans le cadre d'un programme de restructuration de la compagnie aérienne.
La compagnie, qui prévoit ces licenciements afin d'améliorer ses équilibres financiers, compte réduire le nombre des agents qui opèrent sur un seul avion, pour passer de 222 actuellement à 164 agents en 2020 en vue de se rapprocher des normes internationales, a annoncé mardi le ministre tunisien du Transport, Hichem Ben Ahmed.
Dans le cadre de ce programme, la compagnie envisage de même d'accélérer l’opération d’augmentation du capital, de reconversion des dettes de la compagnie auprès de nombreuses entreprises publiques en une contribution à leurs capitaux, outre l’acquisition de 5 nouveaux appareils.
Il a souligné que l’objectif consiste à réduire les pertes de la société, relevant que le programme prévoit aussi de louer d’autres avions sur une période de 4 à 5 ans à l’effet de surmonter le problème de retard des vols de la compagnie, dont le taux de ponctualité a baissé à 35% en janvier dernier contre 49% une année auparavant.
Le ministre a fait savoir que Tunisair réclamera au gouvernement une enveloppe de 100 millions de dinars (29,5 millions d'euros) qui devront servir à assurer le recouvrement des factures impayées et à équilibrer ses finances, rappelant que les fournisseurs de la compagnie refusent de lui accorder les pièces de rechange demandées sauf en cas de payement immédiat.
Il a, en outre, relevé que Tunisair demandera à l’Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA) le rééchelonnement de ses dettes sur 4 et 5 ans.
Le programme de la compagnie vise à assurer le transport de 4,7 millions de voyageurs en 2020 et de renforcer le nombre de vols à destination des marchés traditionnels ainsi que des nouveaux marchés.
Sur un autre plan, le ministre a annoncé que l’accord de l’open sky signé avec l’Union européenne (UE) entrera en vigueur dans tous les aéroports, à l’exception de l’aéroport de Tunis Carthage.
"Cette exception couvrira une période de 5 ans afin de permettre à la compagnie de se préparer à la concurrence ouverte", a-t-il encore ajouté.
Selon le 31ème rapport de la Cour des comptes tunisienne pour l’année 2018, Tunisair avait accordé, depuis 2016, l’autorisation de décoller à des avions avec plus de 5 pannes, alors que des problèmes de ce type ont été la cause d'accidents d'avions dans d’autres compagnies aériennes.
La Cour des compte évoque également des soupçons de corruption en ce qui concerne la gestion du stock des pièces de rechange des avions de la compagnie, relevant qu'au cours de la période 2012-2017, des pièces de rechanges ont été enlevées, à maintes reprises (22 fois), sans qu’elles soient placées dans d’autres avions, ce qui peut dissimuler des dépassements relatifs à des opérations de vol.
En outre, le document fait état de 658 cas de transfert à des spécialistes de maintenance, de matériels en panne pour réparation, sans retrouver de trace d’une éventuelle récupération de ces pièces par "TUNISAIR Technics".■