Le haut-commissariat au Plan vient d’élaborer le budget économique exploratoire 2022 qui présente une révision de la croissance économique nationale en 2021, ainsi que les perspectives pour l’année 2022. Synthèse.
L’activité économique au Maroc devrait connaitre en 2021 un rebond de sa croissance après une récession profonde en 2020 (voir tableau en bas).
Ce raffermissement serait imputable notamment aux perspectives prometteuses de la campagne agricole 2020/2021 ainsi qu’à la reprise, sous l’effet de base, des activités non agricoles profitant d’une atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire, reflétant ainsi le début de redressement de l’économie nationale.
Après la succession de deux années de sécheresse, la campagne agricole 2020/2021 se déroule dans des conditions climatiques favorables.
La bonne répartition spatio-temporelle des précipitations, devrait permettre la réalisation d’une production céréalière estimée à 98 millions de quintaux, en hausse de 206% par rapport à la campagne précédente, et de 54,8% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années.
Le secteur primaire devrait enregistrer un rebond de l’ordre de 17,5% en 2021 au lieu d’une baisse de 6,9% enregistrée en 2020, contribuant ainsi positivement à la croissance du Produit Intérieur Brut de 2 points au lieu d’une contribution négative de 0,8 point une année auparavant.
Les activités non agricoles devraient, sous l’effet de base, afficher une croissance positive de l’ordre de 4,1% contre une baisse de 6% enregistrée en 2020.
Cette reprise serait imputable à une hausse de 4% des activités secondaires contre un repli de 3,8% en 2020, et d’une amélioration de 4,1% des activités tertiaires au lieu d’une baisse de 7,1% l’année précédente.
Dans ce contexte de rebond de la croissance économique, le marché du travail devrait connaitre un redressement et le taux de chômage au niveau national devrait, sous l’hypothèse de la poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité, se situer à près de 10,9% au lieu de 11,9%, enregistré en 2020.
La maîtrise de la situation pandémique et le bon déroulement de la campagne de vaccination devraient stimuler le retour graduel de l’optimisme des ménages et des entreprises.
Cette tendance devrait se traduire par la reprise de la demande intérieure favorisée par la mise en œuvre des mesures du pacte de relance économique.
Au total, la demande intérieure devrait s’accroitre de 6,4% en volume, au lieu d’une baisse de 6,0% en 2020, regagnant son rôle de moteur de la croissance économique. Sa contribution à la croissance économique serait de 6,9 points au lieu d’une contribution négative de 6,5 points en 2020.
Perspectives économiques 2022
Les perspectives économiques nationales pour l’année 2022 tiennent compte des nouvelles tendances de l’environnement international, notamment, de l’évolution des prix des matières premières en quasi-stabilisation et de la demande mondiale adressée au Maroc qui devrait augmenter de près de 6,7% en 2022 après 9,3% en 2021.
Ces prévisions prennent également en considération la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2021 et une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2021/2022.
Toutefois, ces perspectives devraient rester entourées de fortes incertitudes liées principalement à l’évolution de la situation épidémiologique et à l’aboutissement du processus de vaccination aux niveaux national et international.
Sur la base de ces hypothèses, les activités non agricoles devraient enregistrer une valeur ajoutée en accroissement de près de 3,6% en 2022 au lieu de 4,1% en 2021, attribuable notamment à une poursuite de récupération du secteur tertiaire sous l’effet du redressement des services marchands, particulièrement ceux du tourisme, du transport et du commerce en raison de l’ouverture prévue des frontières en 2022.
La demande intérieure devrait continuer en 2022 de soutenir l’activité économique nationale, bien qu’avec un niveau moins élevé qu’en 2021. Elle devrait être soutenue par la poursuite du raffermissement de l’investissement brut et de la consommation finale nationale.
Dans ces conditions, la demande intérieure devrait progresser de 3,4% en volume au lieu de 6,4% en 2021. Sa contribution à la croissance économique nationale devrait baisser à 3,6 points au lieu de 6,9 points en 2021.