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La culture comme socle citoyen

La culture comme socle citoyen

Ce nouveau gouvernement, qui a pris les commandes depuis le 7 octobre 2021, déclarait avant le scrutin du 8 septembre 2021, vouloir trancher avec toutes les politiques qui l’ont précédées. Il se déclare d’une rupture totale avec le passé et ses ratages.

 

 

 

Pour tenir toutes ses promesses, ce gouvernement ne doit pas tomber dans les mêmes écueils qui ont pénalisé des gouvernements qui ont fait de la culture une question subsidiaire.

Non, une politique culturelle digne de ce nom est une priorité pour le Maroc d’aujourd’hui.

Mieux, c’est une urgence nationale, surtout pour un pays à l’histoire si riche, si ancienne, si complexe et si diversifiée, avec des héritages qui en font une exception non seulement dans le Maghreb, mais dans ce Monde arabe aux idées rétrogrades et passéistes, et surtout au niveau du continent africain.

Une politique culturelle digne de ce nom passe par la valorisation du talent, dans ses infinies manifestations. Elle passe par la valorisation d’une jeunesse qui rêve, qui crée, qui se projette dans l’universalité.

Dans cette optique, il faut favoriser l’inclusion et l’épanouissement des jeunes, en particulier les 4,5 millions de jeunes aujourd’hui inactifs, à travers la participation civique, culturelle et sportive. Il faut leur donner des raisons crédibles et solides d’espérer.

Cela passe par la mise en place d’une politique nationale de la lecture, puisque les Marocains ont perdu leur capacité de lire et de se documenter, et ce dans toutes les langues, loin de ces idéologies rétrogrades qui versent dans l’arabisation à tout-va, oubliant que le monde est multilingue, que le monde parle aussi anglais, chinois, indien, japonais, espagnol, hébreu, français et allemand.

Cela passe par la revalorisation du théâtre national qui se meurt dans l’indifférence totale.

Cela passe par une véritable industrie du livre et de l’édition, dans différentes langues pour s’ouvrir sur les cultures du monde.

Cela passe par une politique de fonds d’aide dans tous les secteurs, qui ne soit pas frileuse, voulant satisfaire tout le monde pour ne s’attirer la foudre et la colère de personne, mais en misant sur les grands projets, sur les projets qui peuvent s’exporter, qui peuvent envahir le monde, qui peuvent faire rayonner les productions marocaines dans tous les grands rendez-vous planétaires.

Cela ne peut se faire qu’en pariant sur l’acuité, sur l’intelligence, sur la compétence et non en ouvrant grand les portes à la médiocrité, qui a envahi tous les secteurs de la créativité dite artistique au Maroc, avec des produits sans valeur ajoutée aucune, sans profondeur, donnant dans le gag et le comique au rabais.

Il nous faut une politique culturelle moderne qui fasse de la culture une industrie qui rapporte gros, un investissement et un levier de développement humain.

Dans ce sens, il faut à tout prix arrêter de dérouler le tapis rouge à la médiocratie érigée aujourd’hui comme exemple pour des millions de jeunes qui peuvent nourrir d’autres rêves que de devenir des «influenceurs».

Ils peuvent influer sur le cours de leur histoire en inscrivant leurs noms dans des formes de créativité universelle, avec des visions, avec des valeurs humaines, avec des credo infaillibles, loin de toute idéologie assassine.

En conclusion, ce nouveau gouvernement tant attendu par tous les Marocains doit incarner l’excellence et la rigueur. Il doit incarner la détermination et l’efficacité.

Il doit porter les valeurs de la réussite, de la solidarité, du partage, de la dignité et de la fierté d’être citoyen marocain : «Le nouveau modèle est une proposition pour un chemin de développement, un appel général à la mobilisation et au travail pour construire, sous la conduite éclairée de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, le Maroc tel que nous le souhaitons collectivement. Sa réussite exige une nouvelle forme d’organisation collective permettant à toutes les Marocaines et à tous les Marocains, dans leur diversité et leur richesse, de travailler ensemble pour les mêmes objectifs et de vivre dignement».

 

Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste

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